Par ce bel après-midi de février 2017, promenade le long de l'Amby. L'Amby est un affluent du Rhône, il nait réellement de sources localisées au niveau du village d’Optevoz. Le ruisseau empreinte un long secteur de gorges, long d'environ 7,6 km, qu’il suit jusqu’au village de Hières-sur-Amby. Cette rivière longe la Route Départementale 52.
Le lavoir d'Optevoz aujourd'hui
Le lavoir d'Optevoz est alimenté par l'Amby dit "Ruisseau des Moulins". La toiture est en lauzes (pierre taillée). Construit en 1873 par Chatelard Pierre (maçon), Marin Pierre (tailleur de pierre), Reynaud Benoît (charpentier)
Photo mars 2013
La grande lessive : (Extrait du livret "Porte sud du Val d'Amby - Optevoz cité des peintres" Mars 1977)
La grande lessive se faisait une fois par an, la semaine d'avant Pâques, uniquement pour les draps et les chemises de toile. Sur un grand trépied en bois appelé "chaise de Buye" on posait un grand cuveau (gerle) dont le bas était percé pour y placer un robinet. Au fond de cette gerle était étalé du sarment de vigne recouvert par un grand drap rempli de cendre de bois. L'eau chauffée dans une grande marmite, à la cheminée, était répandue sur les cendres à l'aide d'un petit seau emmanché (jetou). Une fois les cendres bien trempées, cette eau devenue jaunâtre (lissieu) était tirée au robinet et chauffée à nouveau. Les draps et les chemises étaient étalés sur le drap de cendres et pendant deux jours arrosés avec le "lissieu". Ensuite, au lavoir public, le linge était savonné, brossé, rincé et passé au battoir (batillon) puis étendu et séché au soleil ce qui donnait une bonne senteur de lessive naturelle.
photo 2017
Deux peintures représentant le Lavoir au 19ème siècle
Le lavoir fin 19ème siècle. Peiture de Jean Célestin Tancrède Bastet (1858-1942)
Autre toile où l'on aperçoit le Lavoir "Le Chemineau" peint par Charles Rouvière
Après une petite marche le long de la D52, un arrêt s'impose, nous découvrons un petit étang (communal) où nous apercevons les ruinesduMoulin des Gobilles.
Ruines du "Moulin des Gobilles en 1907
Un peu d'histoire sur ce "Moulin"
Il était à l'origine un Moulin à blé dit "Moulin d'Ollier" ou "Moulin des Gobilles".
Le dernier document atteste de sa présence vers 1665. Il était composé d'un moulin, d'un battoir, d'une maison, d'une grange et d'une cour.
Au XIXème siècle, il est utilisé pour la fabrication des boulets "les gobilles" employés dans les broyeurs de pierres des usines "à chaux" du Val d'Amby (leur histoire, un peu plus bas).
Il a probablement été détruit lors de l'inondation de 1888, à la suite de laquelle l'étang de la Tuile a été agrandi."
Le Hameau d'Optevoz - Peinture de Charles-François Daubigny (1852)
L'étang des Gobilles, ses ruines et l'étang de la Tuile (plus bas) ont jouit d'une place importante dans l'histoire de la peinture. Au XIXème et début du XXèmesiècle de nombreux peintres célèbres tel que Daubigny, Corot, Ravier, furent séduits par la lumière particulière de ce coin de l'Isle Crémieu.
Par exemple, la Vanne d'Optevoz, toile de Charles-François Daubigny, exposée au Musée du Louvreà Paris (visite en mai 2016)
La vanne d'Optevoz aujourd'hui
Autre tableau de Jean-Baptiste Corot
La blanchisseuse au bord de l'eau - Optevoz (Isère) - 1852
Continuons notre chemin jusqu'à l'étang de la Tuile
Etang de la Tuile vers 1910
Au bout de ce magnifique étang sur la route qui mène à Annoisin-Chatelans, il existait un moulin nommé "Le Moulin à blé dit "Moulin de la Tuile"
Continuons notre promenade jusqu'au lieu dit "Hameau d'Amby".
Vestige des anciennes usines de broyage de la chaux du Val d'Amby
Il ne reste plus que l'histoire des "usines" du Vals d'Amby !
La nature du Plateau a permis l’exploitation des calcaires et donc la production de chaux. A Optevoz vers 1880, les carrières sont exploitées pour la pierre. En 1894, la "Société Nouvelle des Ciments de la Vallée d’Amby" regroupe les carrières d’Optevoz, l’usine des fours à chaux du Val d’Amby (sur le site de l’ancien moulin) et l’usine de ciment d’Hières-sur-Amby. Rachetée en 1960, elle a cessé de fonctionner en 1975.
Sur le site aujourd'hui, il ne reste plus que la maison du contremaître !
Depuis la carrière et les fours à Chaux situés à la sortie d'Optevoz, sur la route de Courtenay, le petit train ci-dessous, transportait les pierres à chaux dans ses wagonnets qui reliais l'usine du Val d'Amby pour le broyage et la mis en sac.
Nichée au sommet d'un éperon rocheux qui domine le Val d'Amby en contrebas. Nous pouvons apercevoir "La Maison Forte" dit aussi "Château" de Brotel. Cette ancienne demeure a été construite au XIIIe siècle.
Maison forte de Brotel
Surnommée "Nid d'aigle" d'Edouard Herriot pour y avoir passé la fin de sa vie
Les Gorges du Val d'Amby
Au loin, les Gorges du Val d'Amby
Carte postale du Val d'Amby
Balade très enrichissante, nous y reviendrons cet été "Le Val d'Amby" reste un lieu frais et humide.